A la moulinette de Parcoursup

Alors que les candidats à l’enseignement supérieur découvrent ce 1er juin les premiers résultats de Parcoursup , il convient de revenir sur ce qui constitue le coeur d’un système éducatif où plus rien n’échappe à la mécanique de mise en concurrence et de sélection. Il est aussi essentiel de revenir sur ce qui permet d’infliger à des générations complètes de jeunes une telle violence institutionnelle, à savoir le mensonge permanent de l’institution sur les objectifs réels des réformes. Le pouvoir en place n’a jamais assumé sa volonté politique d’en finir avec l’émancipation par les savoirs et les diplômes. Il n’a jamais revendiqué l’abandon de l’objectif d’élévation générale des qualifications de la population. Et pourtant, c’est de ces renoncements et donc, du mensonge, qu’est né Parcoursup.

Pour la 5e année consécutive, toute une génération va passer à la moulinette de Parcoursup pour accéder à l’enseignement supérieur. Au-delà de la procédure, c’est un véritable labyrinthe dont doivent s’extraire les élèves de lycée, et ce dès la classe de Seconde. De la loi Orientation et réussite des étudiants de mars 2018 aux réformes du bac et du lycée de 2019, tout est conçu pour y perdre les jeunes et leur familles. En 2022, plus de 110 000 candidates ont disparu pendant l’été.

Les ajustements permanents de la procédure participent aussi de la logique de déstabilisation des usagers de la plateforme comme des personnels en charge de la formation et de l’orientation des élèves. Cette session 2023 ne déroge pas à la règle car il a fallu attendre ce mois de mai pour en connaître les ultimes modalités. Délais de réponse à une proposition raccourcis à 48h , classer par ordre de préférence les voeux en attente entre les 30 juin et 3 juillet, fin de la phase principale avancée au 7 juillet… Il s’agit d’atténuer les effets de l’attente pour les candidates sans proposition satisfaisante, le tout en refusant de revenir au principe de hiérarchisation des voeux en amont de la procédure , seule à même d’accélérer la procédure tout en désamorçant les biais sociaux et genrés.

Lire article complet ici